Remarque
Papier de conférence présenté à la journée d'étude « Le télétravail sous le prisme de la durabilité dans une ère post-Covid 19. Le mouvement des femmes sur le qui-vive ! », organisée par Amazone, le 8 octobre 2021
Résumé
Les réunions constituent des microsociétés : par leurs objets, elles nous disent ce qui importe ; par leur composition, elles nous disent aussi qui importe. Or, notre enquête relative aux réunions virtuelles dans la monde académique, pendant la première période de confinement lié à la pandémie de Coronavirus, montre que les femmes participent moins souvent aux réunions stratégiques que les hommes, et qu'elles éprouvent plus de difficultés à s'exprimer en réunion. De plus, l'enquête suggère que les réunions virtuelles modifient les manifestations des inégalités de genre et hiérarchiques au sein des réunions. Enfin, l'enquête montre que les réunions virtuelles remplissent davantage des rôles stratégiques, liés au fonctionnement d'une organisation, que des rôles sociaux et de sens, liés à la créativité et au tissu relationnel. Ces résultats nous invitent d'abord à questionner le rôle des réunions dans la production et la reproduction des inégalités de genre sur le lieu de travail. Ils nous invitent en outre à nous demander, dans une perspective féministe, comment repenser les réunions et leur fonctionnement, afin qu'elles deviennent un lieu de dépassement de ces inégalités.